Né en 1980 à Paris, Cyprien Gaillard a passé son enfance en Californie avant de revenir, adolescent, vivre dans la capitale française. De 2004 à 2005, il étudie à l’École cantonale de Lausanne (ECAL) en Suisse et remporte, six ans plus tard, le prestigieux prix Marcel-Duchamp qui récompense chaque année un artiste de la scène française.

La pratique de Cyprien Gaillard – qui travaille avec différents médiums, de la photographie à la sculpture en passant par la vidéo ou la performance – s’intéresse aux paradoxes qui régissent nos sociétés contemporaines. L’artiste interroge la destruction sans détours de ce que nos sociétés se sont auparavant appliquées à construire. Dans son travail, l’architecture apparaît généralement au moment de sa chute, ou juste après ; la ruine y est consistante. Ainsi, Gaillard est un enfant du XVIII^e siècle cherchant, pièce après pièce, voyage après voyage, à définir une nouvelle forme urbaine du romantisme et à réactualiser le land art, nimbé d’une conscience de finitude, de destruction. Robert Smithson (1938-1973), figure de proue de ce mouvement, demeure l’une de ses principales références.